Depuis le début des années 2000, les organismes et médias de référence du secteur du logement social évoquent la problématique du vieillissement de la population. PUCA, #ActionLogement, les #OPH, l’ANCOLS… chacun apporte sa contribution. Qui dit allongement de la vie, dit population vieillissante et donc, nécessité d’adaptation. Mais la situation devient de plus en plus urgente.
Par ailleurs, dans son rapport de fin novembre 2019, l’Agence nationale de contrôle du logement social (ANCOLS) a insisté sur l’urgence d’agir plus fortement pour faire face au vieillissement des occupants du parc social. Quels sont les constats, les conséquences et les solutions à cette crise ?
Logement social et vieillissement de la population : quels constats ?
Avant tout, un seul chiffre suffit à donner le ton : en 2018, 24 % des ménages en logement social ont un locataire âgé de 65 ans ou plus.
Constat #1 : La population sénior augmente plus rapidement que l’ensemble des français
Selon l’INSEE, nous devrions compter en 2050 pas moins de 20 millions de personnes de 65 ans ou plus. A titre de comparaison, ce chiffre était de 11,4 millions en 2013. Le plus important dans cette prospective est de constater que la population sénior augmenterait nettement plus vite que le reste de la population en France.
On prévoit en effet une hausse annuelle de 1,5 % en moyenne entre 2013 et 2050… alors qu’elle n’est que de 0,3 % pour l’ensemble.
C’est un fait statistique : depuis 2017, la vieillissement de la population française s’accentue et il n’est plus possible de ne pas en tenir compte. Il n’est d’ailleurs pas rare d’entendre parler d’une “crise” du vieillissement de la population.
Mais que se passe-t-il quand la “crise” du vieillissement de la population rencontre celle du logement social ?
Constat #2 : De plus en plus de personnes âgées en logement social
La seconde observation concerne cette fois le fait qu’un grand nombre (toujours plus important) de personnes âgées expriment le souhait de rester dans leur logement social, voire d’y terminer leur existence. C’est une tendance récente qui était beaucoup moins fréquente auparavant.
Autre remarque alarmante : un nombre croissant de sexagénaires, de septuagénaires et même d’octogénaires réalisent des demandes pour obtenir un logement social.
L’habitat social est donc pleinement concerné par le vieillissement de la population. On peut même lire sur le portail du CAIRN que “le logement social est confronté à un phénomène majeur de vieillissement de ses locataires”.
Mais quelles en sont les conséquences ?
Quelles conséquences sur l’habitat social ?
L’un des principaux problèmes, si l’on peut les appeler ainsi, du vieillissement de la population, est un problème d’accessibilité.
Avancer dans l’âge s’accompagne souvent d’une diminution de ses capacités physiques. Les équipements de l’habitat social doivent donc suivre pour permettre à chacun de continuer à vivre dans chaque logement social.
Le niveau de confort minimal offert de nombreux logements sociaux souvent anciens ne convient tout simplement pas aux exigences d’une population âgée. Un mode de chauffage dépassé, l’absence de sanitaires intérieurs, une toiture en mauvais état ou encore une installation électrique n’étant pas aux normes de sécurité sont de réels problèmes qui peuvent causer de grands soucis aux personnes âgées.
Les problématiques engendrées par ces conséquences ne sont heureusement pas insolubles, mais le chemin n’est pas dénué d’embuches.
Les solutions proposées par les bailleurs sociaux
Depuis plusieurs années, les bailleurs sociaux se disent pleinement investis pour que le vieillissement de la population ne soit plus un problème pour le logement social. Adapter le parc existant est souvent la toute première solution qu’ils mettent en avant. Et en effet, les pistes pour un logement social plus accessible existent bel et bien (et heureusement) !
Maintien du lien social, équipements domotiques, aménagement des bâtiments, mise en place d’activités ou encore services complémentairs… les initiatives pragmatiques se multiplient pour le maintien à domicile des personnes âgées en logement social.
Comment faire évoluer le parc existant ?
Parmi les travaux les plus souvent cités permettant d’allier vieillissement de la population et habitat social, il est souvent question :
- De douches de plain-pied, de rampes d’appui et de systèmes de téléassistance à l’intérieur des logements
- De l’installation d’ascenseurs récents et fonctionnels dans les résidences HLM
- Des portes à ouverture automatique dans les parties communes
Une chose est sûre, cependant : ces travaux d’adaptation se paient au prix fort et les bailleurs sociaux estiment ne pas toujours être en mesure de les financer.
HSS, un label de qualité pour certifier l’adaptabilité d’un logement social aux personnes âgées
Habitat Senior Services (HSS) est notamment un label de Delphis reconnu chez les bailleurs sociaux depuis 2005. Le contenu de ce label porte autant sur les adaptations liés au logement et aux parties communes, que sur des services apportés aux locataires sénior : adaptations pour maintenir l’autonomie de la personne âgée dans son logement et dans environnement, services de téléassistance, d’aide à domicile etc. A l’heure actuelle, plus de 42 organismes HLM sont labellisés, et cela contribue à renforcer l’attractivité de leur parc aux yeux des séniors.
Les solutions concrètes d’Habitat Toulouse
La résidence « Jean Aicart » à Toulouse est un bel exemple de ce qui fonctionne pour adapter le logement social au vieillissement de la population. Ses 12 logements sont spécialement conçus, aménagés et équipés en domotique pour répondre efficacement aux besoins des locataires. De plus, une association y gère un service dédié à l’aide ainsi qu’à l’accompagnement des locataires, quels qu’ils soient.
Cette initiative d’Habitat Toulouse n’est pas une exception, loin de là, pour favoriser le maintien à domicile des personnes âgées en logement social tout en facilitant les parcours résidentiels et les parcours de soin.
Les actions efficaces de l’OPH de l’Aveyron
Une autre résidence de logements sociaux, dans l’Aveyron cette fois, est dédiée aux personnes âgées. Située à Alrance, gérée par l’OPH de l’Aveyron et financée par la CARSAT, il s’agit d’un véritable lieu de vie. Le projet d’établissement inclut ainsi diverses prestations, mais aussi des animations et une aide administrative dans le but de prévenir la perte d’autonomie des séniors et de lutter contre l’isolement de ces personnes.
Selon l’ANCOLS, plus de la moitié des logements sociaux seront probablement à court ou moyen terme sujets au vieillissement de leurs occupants. Il est donc plus urgent que jamais d’encourager les actions concrètes pour adapter le parc aux exigences d’accessibilité, de mobilité et d’accompagnement des personnes âgées.